NIEUPORT XVII - Défi Chicken Con

SEMAINE 15 - Étapes 1 à 8

Bonjour,

Au cours de cette quinzième semaine, j'ai attaqué sur 2 fronts. Je voulais d'abord et surtout faire de beaux mâts et préparer la pose des haubans. Je me suis mis au « dégrappage » des mâts en « V » des extrémités d'ailes, des petits mâts posés en diagonale juste devant le pilote et des supports du train d'atterrissage. Limage et sablage des points d'attache; rien de bien spécial. J'ai ensuite dessiné sur du papier une vue avant du modèle et j'ai tracé des lignes qui représentaient les haubans. J'ai ainsi obtenu les angles des haubans par rapport aux mâts. Il ne restait qu'à percer dans les mâts, avec une mèche #80, les trous pour la pose des anneaux de fixation comme j'avais fait lors de la semaine 13. C'est là que mon plan est tombé à l'eau, du moins a été retardé. Je montais à sec (sans colle) les pièces pour déterminer l'endroit où percer mes trous sans interférer avec le vrai montage. Pas de problème avec les mâts, mais, pour les supports du train d'atterrissage, il m'aurait fallu au moins 4 mains pour tenir tous les morceaux. J'ai donc dû faire un détour par un autre front, celui du montage de la partie avant du modèle.

J'avoue avoir essayé à plusieurs reprises au cours des semaines passées de positionner, sans les coller, les pièces de la partie avant les unes par rapport aux autres. Je n'ai jamais réussi à faire quelque chose qui se tenait. J'ai donc décidé de suivre le conseil que j'ai lu dans au moins 2 historiques de montage de ce kit et, contrairement à mon habitude, je vais suivre les étapes de la notice. L'étape 1 était déjà faite à temps perdu, c'est la peinture et la finition d'un tachymètre. Dans la notice, on précise qu'il a été fabriqué par la firme Jaeger. On trouve sur le Web quelques informations. D'abord, cette firme était située à Paris et était spécialisée dans les mécanismes d'horlogerie. Depuis une fusion en 1937, la firme Jaeger-LeCoultre fabrique des montres de luxe qui se vendent plusieurs milliers de dollars. Juste au cas où la question se poserait, je n'ai pas de montre de cette marque. On trouve ensuite que le tachymètre Jaeger était un système entièrement mécanique extrêmement astucieux digne des horlogers qui le construisaient. On peut lire une explication en français fort intéressante de son fonctionnement sur le site de L'avionnaire (https://www.lavionnaire.fr/InstMotRotation.php). Bon, revenons aux étapes. En bref: étape 2, coller le tachymètre au cadre de droite; étape 3, déjà faite la semaine 4, monter la paroi pare-feu, le réservoir d'huile, la pompe à l'huile et le magnéto; étape 4, assembler ce montage et le cadre de droite; étape 5, monter le vilebrequin, le support moteur et les tubes d'admission d'air; étape 6, déjà faite la semaine 14, percer les tubes d'admission d'air; étape 7, assembler les montages des étapes 4 et 5; étape 8, coller le tube flexible qui relie le tachymètre au moteur.



Voilà. Je suis maintenant un bon petit garçon qui suit les étapes comme il se doit. Bon, plus ou moins. Avec le montage des étapes 1 à 8, j'ai pu déterminer les endroits où percer les supports du train d'atterrissage.

Jean-Guy P.

Excellent travail bravo et bonne suite.

SEMAINE 16 - Étapes 9 à 11

J'ai eu une faiblesse cette semaine. J'avais commencé par peindre au Aclad les parties métalliques des mâts de la semaine précédente. Je m'étais alors dit que je pourrais donner une petite chance à un autre projet, celui d'un Mig-15 au 1/72, mis de côté depuis un bon bout de temps. Finalement, je lui ai donné une grosse chance, de sorte que les progrès du Nieuport ont été limités. Je me suis ressaisi et j'ai fait les 3 étapes qui suivent celles de la semaine dernière. La première, l'étape 9, consiste à coller le réservoir d'essence (A) et la caisse de munitions (B). Le réservoir est peint intermediate blue de Model Master comme les autres pièces métalliques de l'intérieur de l'appareil sauf pour son bouchon qui est du pale burnt metal d'Aclad, une approximation très acceptable du laiton. La boîte est en décalque imitation de bois de HGW pour la partie qui sera visible à l'extérieur, soit le conduit qui mène à la mitrailleuse. Le reste est peint avec de la peinture de True Earth pour s'harmoniser au reste. À l'étape 10, cet ensemble est réuni au montage de la semaine précédente. De même, on ajoute un tige d'écartement (C) à l'étape 11.



Est-ce que je vais pouvoir résister aux sirènes du Mig-15 et faire des progrès significatifs avec le Nieuport au cours de la prochaine semaine? À suivre.

Jean-Guy P.

C'est toujours un plaisir renouvelé que de suivre les différentes étapes de ce projet.
Nous te suivons avec grand intérêt. Bonne suite ...

SEMAINE 17 - Étapes 12 à 31

J'ai fait un vrai bond quantique dans la construction du cockpit au cours de cette dix-septième semaine avec 20 étapes complétées. Ça s'est fait au détriment du Mig-15 que j'ai remisé dans son hangar et des travaux de rénovation de mon salon.

Je ne passerai pas chaque étape individuellement. J'irai plutôt par groupe. J'ai dévié temporairement de la séquence de montage en ajoutant d'abord les cadres de gauche à l'assemblage du cockpit (étape 18). Les étapes 16 et 17, de fabrication des instruments de contrôle et de leur collage aux cadres, avaient été faites lors de la semaine 14. Je pensais qu'il serait plus facile de procéder ainsi et de profiter de l'élasticité des câbles en EZ-Line pour pouvoir insérer, en les écartant, le groupe palonnier et repose-pieds des étapes 12 à 15. Ce fut une bonne idée. J'ai donc assemblé ce groupe palonnier et repose-pieds auquel j'ai ajouté des câbles pour le contrôle du gouvernail, puis j'ai collé le tout au cockpit (A). Le truc, c'est d'insérer ce groupe par le dessous entre les cadres de droite et de gauche. Pour les étapes 19 à 21, j'ai assemblé et installé le groupe du manche à balai (B) auquel j'ai ajouté des câbles pour le contrôle de la gouverne de profondeur. Dans les Nieuport 17, le contrôle des ailerons passait par de grandes tiges qui reliaient une barre horizontale fixée au manche à balai et l'aile supérieure. Ces tiges sont fournies dans le kit. J'ai assemblé et peint les pièces en photogravure de la ceinture de sécurité que j'ai collée au siège avant d'ajouter ce groupe au cockpit (C) et ainsi compléter les étapes 22 à 27. Les étapes qui restaient consistaient à installer assez de câblage pour que la région du siège ressemble à une toile d'araignée (D). Pratiquement tous ces câbles ne seront pas visibles, mais je voulais savoir si j'aurais été capable de le faire si j'avais décidé de ne pas installer le côté du fuselage pour que l'on puisse voir l'intérieur. C'était aussi une question de prendre plus d'expérience dans la pose de câbles. J'ai sauvé un peu de temps en ne peignant pas l'arrière du siège et une pièce sous celui-ci. J'ai aussi posé un muret entoilé derrière le siège (E). J'ai finalement fait une incursion dans les travaux de l'étape 32 avec l'installation d'un appui-tête (F) et du support de la mitrailleuse (G).





Le cockpit est presque terminé. À moins d'un imprévu majeur, ce devrait être chose faite au cours de la prochaine semaine.

Jean-Guy P.

Superbe travail bravo. Nous attendons la suite...

J’ai travaillé sur 2 choses au cours de cette dix-huitième semaine. D’abord, terminer le cockpit. J’ai peint le dernier élément du cockpit, une grosse bobine qui sert à récupérer les ceintures de munitions vides de la mitrailleuse. Les pilotes n’appréciaient pas particulièrement avoir une banderole qui flottait tout autour d’eux pendant un combat et divers systèmes ont été développés pour l’éviter. Dans les Nieuport 17, un conduit relie la mitrailleuse à une bobine à la gauche du cockpit sur laquelle les ceintures vides s'enroulent. Avant de coller la bobine, j’ai voulu vérifier si l’ensemble du cockpit pouvait s’assembler sans problème avec le reste du modèle. Excellente et sage décision. Le cockpit doit normalement s’insérer dans la partie arrière du fuselage, celle avec les dragons. Rien à faire. Il a fallu une bonne session de sablage des cadres, en particulier sur la hauteur, pour y arriver. Et encore, il faut forcer. Idem pour l’assemblage avec le capot du moteur, mais en moins pire. Pour les côtés, le cockpit s’insérait facilement dans l’aile inférieure; je me suis contenté d’enlever les traces de peinture pour assurer une éventuelle bonne adhérence de la colle. Devant les manipulations à faire lors de l’assemblage du cockpit avec le reste du cockpit, certaines promettant d'être un peu musclées, j’ai décidé de retarder la pose de la bobine, qui se retrouverait à un endroit exposé, à plus tard quand elle ne risquerait plus d’être accrochée et arrachée par mes gros doigts.

J'ai ensuite travaillé sur la finition des 2 mâts en « V » avec le la peinture Aclad pour les attaches métalliques et de la peinture Vallejo pour les renforts de tissu. Les parties en bois sont recouvertes de décalques HGW bois jaune pâle qui correspond bien à la couleur que je vois sur l'autochrome de l'avion qui me sert de référence. La pose des décalques de HGW est beaucoup plus longue et compliquée que de la peinture, mais j'aime bien toutes les petites nuances qu'ils apportent. Le tout est complété par le décalque du logo de Nieuport sur les côtés extérieurs et la pose de 2 anneaux pour fixer les haubans sur les côtés intérieurs.



À la mi-parcours, avec 4 mois de passés et 4 autres disponibles, il m'est plus facile de voir ce qu'il reste à faire. Mon pronostic est que j'aurai terminé pour le début de mai, ce qui me laisserait un mois de « lousse » au cas où ça ne se passerait pas aussi bien que je l'escompte. Donc, je prévois un mois de février de knick-knacks pour ne pas avoir à m'interrompre lors des grandioses et glorieuses étapes finales pour fignoler un détail. Mars serait le mois de la peinture et avril celui du montage et des haubans. Bon, c'est en gros ce que je voudrais faire.

Jean-Guy P.

Lorsque je construit une maquette, j'aime bien me renseigner sur plein de choses en lien avec son sujet. Comme j'en connais peu, j'en apprends beaucoup. De plus, notre société comporte un côté historique, comme son nom l'indique, et j'ai pensé qu'il serait intéressant de rassembler et publier, en version abrégée, une partie de ce que j'ai pu glaner concernant l'histoire autour du Nieuport 17.

Les frères Nieuport

Les frères Édouard et Charles Nieuport, de leurs vrais noms Édouard et Charles de Niéport, fondent leur première entreprise en 1902, la Nieuport-Duplex, dédiée à la fabrication de pièces du système électrique des automobiles comme des magnétos, des bougies et des accumulateurs. Ces pièces peuvent aussi servir pour les avions et le système d’allumage Nieuport  est utilisé, entre autres le 30 décembre 1907, dans l’avion d’Henri Farman pour la réalisation du premier vol d’un kilomètre.

Édouard, l’aîné, est un sportif avéré. Il a été coureur cycliste professionnel et remporté le Prix Zimmerman en 1897 et terminé troisième au Championnat de France en 1898. Il veut développer des avions de compétition. Un pas est fait le 13 janvier 1908. Avec un apport financier du lieutenant de Caumont, l’entreprise des deux frères devient la Société Générale d’Aéro-Locomotion (SGAL). En 1909, Édouard  apprend à piloter et, le premier avion conçu par la SGAL, le Nieuport I, est construit. Cet appareil, connu sous le nom de l’Araignée, est un monoplan très rapide même si son moteur n’a que 18 chevaux. Il vole à 70 km/h! Malheureusement, le 30 décembre 1910, le financement disparaît en même temps que de Caumont qui se tue sur le prototype du Nieuport III.

Pour assurer une meilleure assise financière et se consacrer à la fabrication commerciale d’avions, l’entreprise devient la Société Nieuport et Deplante en 1911. Cette année 1911 est pleine de rebondissements. Édouard pilote des Nieuport II modifiés et, le 21 mai, établit le record du monde de vitesse à 119 km/h, puis à 133 km/h le 16 juin. L’entreprise engage un pilote d’essai, Charles Terres Weymann, qui va gagner la Coupe Gordon-Bennett, en Grande-Bretagne, alors qu’Édouard finit troisième. Cependant, le 16 septembre, Édouard meurt des suites d’un accident d’avion survenu lors d’une démonstration du Nieuport IV à des militaires.

Charles décide de poursuivre seul et obtient ses brevets de pilote civil et militaire au début de 1912 afin de pouvoir assurer la réception des avions. Cette décision lui fut funeste puisque, moins d’un an plus tard, le 24 janvier 1913, il se tue à son tour lors d’un accident d’avion.

Finalement, aucun des frères Nieuport n’aura vu la Grande Guerre durant laquelle leur nom deviendra célèbre. De plus, tous les avions qu’ils auront développés auront été des monoplans, des appareils bien différents de ceux qui connaîtront le succès comme avions de combat.

Références

Hartmann, Gérard. Les premiers NIEUPORT à flotteurs. Document PDF. 13 pages.
Wikipédia. Édouard Nieuport. Consulté le 13 janvier 2020.
Wikipédia. Nieuport (entreprise). Consulté le 13 janvier 2020.

Jean-Guy P.

C'est vraiment bien de placer cet historique, vraiment intéressant. Merci Jean-Guy.

SEMAINE 19 - Moteur

Je me suis dit que je devais faire une « grosse » babiole au cours de chacune des semaines de février. Pour la semaine numéro 19, j’ai  jeté mon dévolu sur le moteur.  Le Nieuport 17 était propulsé par un beau moteur rotatif Le Rhône 9J de 110 ch. J’ai assemblé sans difficulté particulière les 13 pièces du kit auquelles j’ai ajouté des fils superfins de Uschi pour représenter les fils de bougie (A). La peinture est de l’Aclad, même les tubes d’admission couleur cuivre faits au pinceau (oui, je sais que l'Aclad est fait pour les aérographes), sauf les bougies qui sont à l’acrylique. Avec un vieillissement à l’encre et quelques taches d’huile, le tour est joué. La seule chose qui me chagrine est qu’il n’y a rien de prévu pour que le moteur soit mobile et que l’on puisse s’amuser à le faire tourner avec l’hélice. Ça doit être mon côté enfant qui aurait aimé s’exprimer.



Comme il me restait du temps, j’ai regardé du côté de la mitrailleuse. J’ai ajouté la pièce qui va sous la mitrailleuse (B) et qui sert à récupérer les douilles vides pour les évacuer sous l’avion et sur la tête des poilus tout en bas. Là aussi, pas de problème, j’ai juste évidé le bout du tube. Il y a aussi une sorte de tige avec une poignée qui est décrite comme étant un truc permettant d’armer la mitrailleuse (original).  La pièce est ultra fine et menace de casser si on la regarde un peu trop. Par contre, lorsque je l’ai rapprochée de la mitrailleuse pour avoir une idée de l’endroit où il faudra éventuellement la fixer, j’ai eu l’impression qu’elle était au contraire énorme.  J’ai sorti ma règle et j’ai mesuré son diamètre à 0,8 mm. Multiplié par 32, ça donne une tige de 2,5 cm, un bon pouce, tout en métal. Un vrai poids lourd! J’ai trouvé une photo d’époque et la tige ressemblait plutôt à une broche relativement fine. J’ai pris mon courage et du tube de laiton de 0,3 mm de diamètre pour fabriquer un substitut. Multiplié par 32, ça donne une tige d’environ 1 cm de diamètre; ce qui ressemble au diamètre de mes outils de foyer qui sont très solides. J’ai fini par faire quelque chose de pas si mal. La poignée devrait être plus arrondie que rectangulaire selon mes références, mais mes tentatives de courbure du tube de laiton n’ont franchement pas été concluantes. Au cinquième ou sixième essai, j’ai fini par obtenir une petite tige avec un manche qui n’a pas cassé et qui était assez symétrique (SUBSTITUT). C’est pas parfait, mais c’est beaucoup mieux que l’original. Pour terminer, j’ai ajouté, ici et là, un peu d’encre brune sur la mitrailleuse, histoire de donner de la profondeur à sa couleur.

Jean-Guy P.

Plusieurs étapes de franchi, bravo. J'ai trouvé sur le net cette figurine de Copper State :

Merci Jean-Pierre,

Les figurines de Copper State sont vraiment bien. Je me laisserai peut-être tenter si je fais une autre commande chez eux. Ils ont annoncé des Nieuport 21 et 23 pour ce printemps. Un 23 en particulier pourrait m'intéresser même s'il est presque identique au 17. J'aime bien les décos belges qui donnent beaucoup de couleur. Il y a une escadrille qui avait des étoiles filantes rouges qui m'inspire.

On verra. J'ai aussi plein de modèles déjà achetés qui attendent que je leur donne du temps.

Jean-Guy

SEMAINE 20 - Avancez à l'arrière

J’ai changé d’extrémité; j’ai travaillé la queue de l’avion. Mon défi principal touchait la pièce qui m’a le plus intrigué du kit. Alors qu’il y a plein de détails qui ne seront probablement pas visibles, mais qui ont droit à une ou des pièces,  le stabilisateur et la gouverne de profondeur sont fusionnés en une seule! J’y suis allé avec un peu de chirurgie de base : séparation du stabilisateur et de la gouverne avec une micro-scie (A), découpage des charnières avec lame de rasoir et X-ACTO (B) et collage de charnières de remplacement en découpe de plastique au stabilisateur (C). J’ai ensuite collé les guignols (les control horns en anglais) dans les trous prévus à cet effet dans la gouverne de profondeur (D). Deuxième raison de se questionner, alors que la tolérance est habituellement minime lorsqu’il est question de joindre des pièces, les trous sont ici très grands et il me faudra retenir temporairement les guignols avec de la colle cyanoacrylate épaissie avant de boucher allégrement les interstices à la cyanoacrylate gap filling puis au putty. Tant qu'à y être, j'ai collé les guignols du gouvernail. Cette fois, tout est normal, il m'a fallu gratter la peinture qui s'était aventurée dans le trou! J'ai percé des petits trous avec une mèche #80 à l'extrémité de chaque guignol pour une éventuelle fixation de câble. Par curiosité, en plus de poser de l’apprêt sur mes nouveaux stabilisateur et gouverne, j’ai essayé la couche de base alu qui est du Vallejo metal color White Aluminium. Ça donne une petite idée du résultat final pour le modèle au complet.



Mon défi secondaire fut la réalisation de la béquille; une histoire de peinture surtout. En particulier, il y a une espèce de bulbe qui doit servir à renforcer la béquille et sa jonction au fuselage (E). Sur le forum 1914, ce bulbe est venu sur le tapis et Osterkamp nous a appris qu’il était en bois et partiellement entoilé. J’ai tenté de répliquer la couleur de la belle photo qui accompagnait la discussion. J’ai utilisé un extra de colle pour la lame de la béquille (F), qui est une pièce distincte, afin d’être certain qu’elle pourrait soutenir tout le poids et les manipulations de la maquette. J’avais encore un peu de temps disponible et je me suis attaqué aux supports du stabilisateur qui sont placés sous celui-ci et rattachés en diagonale au fuselage. Quand j’avais ouvert la boîte du kit, j’avais été un peu déçu de constater que ces supports étaient tordus en forme de « S » et qu’il y en avait même un de cassé. J’ai donc remédié à la situation en fabriquant des substituts. J’ai coupé les « attaches métalliques » des 2 extrémités de chaque support (G) et je les ai reliées avec une nouvelle tige faite avec du tube d’aluminium de 0,6 mm de diamètre (H). La solidité des joints est assurée par de petites tiges métalliques de 0,3 mm de diamètre insérées dans le tube d’aluminium et dans des trous percés dans chacune des extrémités prélevées des pièces originales. Ça reste quand même fragile.

Pour la prochaine semaine, ce sera un retour vers l’avant de la maquette.

Jean-Guy P.

Merci pour cette suite.

SEMAINE 21 – Capot et pare-brise

J’ai commencé par ce que je considérais la « petite job » de la semaine, le montage et la peinture du pare-brise. Trois pièces de plastique et une « vitre » en acétate composent le pare-brise du kit et ne posent pas de défi particulier. La feuille d’acétate est même prédécoupée! Le vrai pare-brise était en bois et j’aurais pu me contenter de peinture, mais je me suis mis en tête d’utiliser du décalque imitation de bois. Je m’en suis servi pour « faire » des planches individuelles et souligner les démarcations entre celles-ci (A), de belles subtilités que moi seul verrai. Enfin, après 4 jours et 15 minuscules décalques soigneusement mesurés, découpés et installés, je suis parvenu à terminer le pare-brise.



La « grosse job » prévue était la préparation de la pièce du dessus du capot. Dans les Nieuport réels, le dessus du capot était constitué d’une plaque de métal lacée aux plaques latérales du capot. Dans la maquette, le laçage est moulé à même les plaques latérales et la plaque du dessus en est donc exempte. La plaque comporte de grandes ouvertures au milieu (B) pour l’installation de la mitrailleuse et du conduit de la caisse de munitions qui mène à celle-ci. La notice du kit suggère de vérifier si l’ouverture pour le conduit de la caisse est assez large. C’est une bonne suggestion car il a fallu limer un bon demi-millimètre, réparti des 2 côtés (C), pour pouvoir glisser le conduit dans l’ouverture. En supplément non prévu dans les instructions, j’ai aussi percé de petits trous pour pouvoir éventuellement installer des haubans (D), percé complètement les ouvertures pour les tiges de contrôle des ailerons (E), percé une ouverture rectangulaire pour le conduit d’évacuation des ceintures de munition vides (F) et installé un support pour ce même conduit (G), fait avec de la tige plastique. J’ai complété avec de l’apprêt et la couche de base aluminium. Avec un peu de temps encore disponible, j’ai complété la peinture des mâts qui seront juste devant le poste de pilotage et je leur ai installé chacun un anneau pour la fixation des haubans (H).

Ce fut, somme toute, une semaine honnête, même si j’aurais pu en faire beaucoup plus si je n’avais pas passé autant de temps sur le pare-brise. Ce n’est pas vraiment grave, il faut bien s’adonner à de petits plaisirs de modéliste de temps en temps et, en plus, je pense être toujours sur la bonne voie pour terminer en temps.

Jean-Guy P.

Une semaine productive dans l'élaboration de ce projet, de beaux détails. Bravo et merci du partage.

SEMAINE 22 - Hélice

Fin février et dernière semaine de petites réalisations diverses. Ce fut une semaine ardue. Une de ces semaines où tout est difficile et où j’ai l’impression de travailler comme un pied. Par exemple, j’ai recommencé deux fois la peinture de mon mini projet principal, l’hélice. Laissons de côté ces moments qui, pour moi du moins, se produisent fréquemment en modélisme. Disons qu’ils aident à forger le caractère.



Une bonne source d’information sur les hélices qui équipaient les avions français est le document en pdf Les héliciers français de Gérard Hartmann (23 pages) que j’ai pu consulter sur le web. Entre autres, on apprend qu’il fallait un mois pour fabriquer une hélice de bois, que les Français en ont construit près de 250 000 au cours de la Grande Guerre, et que chaque type d’avion utilisait ses propres modèles d’hélice que les fabricants devaient faire homologuer par l’armée. Si on en vient à ce qui importe pour la réalisation de la maquette du Nieuport, on apprend que les hélices françaises étaient vernies ou préférablement laquées au pinceau. La laque est un produit qui rend imperméable le bois qu’elle recouvre, ce qui est éminemment important pour des hélices d’avion. L’armée française ne lésinait pas sur la qualité de ses avions et aurait même fait venir des laqueurs d’Extrême-Orient pour s'en assurer. La laque utilisée donnait une couleur brun-rouge assez foncée aux hélices. On ne voyait pas les lignes du bois ni autre détail. J’ai commencé par un apprêt brun pâle chromatic primer de True Earth. Pour donner un peu d’âge et de profondeur à l’hélice, j’ai utilisé les pastels weathering master de Tamiya, couleur sand pour le centre des pales et oil stain pour les pourtours. J’ai ensuite recouvert d’une couche mince d’un savant mélange 6:3:4:3 True Earth rust intense 2:Tamiya red:True Earth gloss additive:Tamiya diluant X-20A. Le mélange hétéroclite émettait des bulles et de la fumée, mais, finalement, l’effet est très réussi et la couleur est semblable à celle des hélices de Nieuport sur les autochromes d’époque. On complète le tout par des décalques avec le logo du fabricant Pierre Levasseur et une couche de vernis. J’aurais peut-être dû mettre de la laque!

Mars devrait être un gros mois pour la peinture et la finition de la maquette. Par contre, pour la première semaine, j'ai mes petits-fils en semaine de relâche et le Nieuport n'est pas vraiment à leur programme.

Jean-Guy P.

Je lis présentement le document Les héliciers français par Gérard Hartmann, un sujet vraiment intéressant.
Merci pour le lien et bonne suite dans ce projet.

SEMAINE 23 + 2 JOURS - Dope aluminium

Il y a une bonne partie de la semaine 23 qui a coïncidé avec la semaine de relâche des écoles primaires. Ma principale activité a donc été de construire le fort du Mont du destin blanc avec sa muraille de blocs de neige, ses trous et cachettes et son labyrinthe. En conséquence, la construction de la maquette du Nieuport a été au ralenti. Je me suis concentré sur une seule chose, le fini pour imiter la dope aluminium.

Dans la deuxième moitié de la Grande Guerre, les avions français ont été recouverts de dope qui contenait des particules d'aluminium principalement pour réduire les dégâts causés par les rayons UV et possiblement aussi pour que les avions reflètent leur environnement et soient ainsi camouflés. La couleur résultante ne semble pas facile à décrire. On parle l'aluminium brillant à semi-brillant avec une bonne réflectance. J'ai même lu la description d'une personne qui disait que la couleur changeait selon l'angle d'observation. En général, les modélistes utilisent une couleur métallique aluminium pâle. Le white aluminium de Vallejo que j'utilise pour la couche de base en est un bon exemple. Mais j'aime bien me compliquer la vie et, surtout, j'étais tombé sous le charme du fini que l'on retrouve dans l'illustration de la boîte (voir figure) et les profils de la notice de Copper state. On voit des avions au fini moucheté où la dope aluminium est un complexe en mosaïque d'une multitude de petites surfaces aux teintes variées.



Voilà quelques mois, j'avais fait un premier essai avec de petites taches que j'appliquais une à une avec un pinceau. Ce n'était pas très réussi; chaque tache formait un minuscule monticule et donnait un aspect bosselé à l'ensemble. C'aurait pu marcher si la peinture n'avait pas été de la peinture métallique qui fait ressortir la moindre imperfection de surface. Un peu plus tard, j'ai fait un deuxième essai avec une approche différente. Je me suis procuré des gabarits de la compagnie Artool pour aérographe. J'ai pris ceux qui contiennent des myriades de trous de formes aléatoires. Malheureusement, même si j'avais les gabarits de la mini série, les trous étaient trop gros pour la grosseur de la maquette. Alors que j'allais me résigner à une couche uniforme, j'ai découvert que Uschi vendait un ensemble de pochoirs métalliques avec des trous beaucoup plus petits. Ce sont ces pochoirs que j'ai essayés au cours de la dernière semaine pour élaborer un moyen d'arriver au résultat que je souhaite. La recette est :
- base Vallejo white aluminium;
- pochoir et Vallejo aluminium;
- pochoir et Vallejo 1:3 aluminium:white aluminium; 2 couches en changeant l'orientation du pochoir;
- pochoir avec trous masqués en grande partie et Vallejo silver;
- pochoir avec trous masqués au besoin et Vallejo white aluminium.

J'ai obtenu un premier résultat sur la portion inférieure de l'aile du dessous (voir illustration). J'aime bien l'effet qui ressemble au fini des illustrations de Copper state. C'est dur à décrire car les reflets et les couleurs changent quand on bouge. Il y a un petit côté hypnotique. Les désavantages sont que le processus est long avec la superposition de toutes les couches et parce que le pochoir est petit (2 pouces par 2 pouces). La portion peinte a dû être faite en 5 sections différentes, ce qui multiplie d'autant le travail.



Il reste beaucoup de petites corrections à faire au pinceau pour terminer l'aile inférieure, mais ça semble gérable dans un temps raisonnable. Je suis bien content d'être arrivé à un résultat qui se rapproche de l'idée que j'avais en tête.

Jean-Guy P.

Bravo pour la patience, la recherche et le souci du détails. Merci pour la suite de ce projet.

Merci Jean-Pierre pour tes encouragements. J'essaie de persévérer et d'avancer un peu à chaque semaine.

SEMAINE 24 - Capot et train d'atterrissage

C'est évident que ce qui a marqué ma semaine est l'adaptation à la panoplie des premières mesures de lutte au coronavirus au Québec. Pour le moment, je vis passablement reclus dans ma maison avec ma belle Nicole. Entre l'écoute des annonces et des nouvelles, j'ai pris du temps pour travailler sur mon Nieuport. Je me suis concentré sur le dessus du capot et les pièces du train d'atterrissage. Dans les 2 cas, j'ai utilisé ma recette « dope aluminium » pour terminer la peinture. J'ai par la suite, pour la première fois, recouvert avec une couche de metal varnish de Vallejo. Le fini est supposé être brillant et je craignais être obligé de recouvrir, par la suite, avec une couche satinée. Finalement, le vernis brillant n'est pas si brillant, on est loin de se retrouver avec un miroir, et je pense que ce sera la couche finale. Les teintes aluminium deviennent un peu plus pâles, un peu plus blanches, mais dans une marge acceptable. Les contrastes entre les teintes aluminium s'estompent aussi un peu. Conclusion, si on n'en met pas trop épais, ce sera OK. J'ai ensuite collé le pare-brise au dessus du capot et assemblé les pièces du train d'atterrissage. J'ai finalement ajouté au train d'atterrissage le câblage qui « le solidifie » avec ma technique habituelle qui utilise EZ-line, tube de laiton de 0,6 mm de diamètre et fixations Gaspatch.



Voilà, on verra bien ce que les prochaines semaines nous réservent.

Jean-Guy P.

SEMAINE 25 - Joues

J'ai commencé à garder mes petits-fils à temps partiel alors que leurs parents, tous deux pharmaciens, font des heures ultra supplémentaires. Pour mon Nieuport, j'ai travaillé les « joues ». J'ai trouvé ce terme imagé à la lecture de l'article de Xan dans Wing Masters. Si un avion peut avoir un nez, on imagine facilement que les joues sont juste derrière, de chaque côté. Chaque panneau qui forme une « joue » contient une porte d'accès pour l'entretien qui est moulée à part dans le kit. Pour le revêtement aluminium, j'y suis allé avec ma recette éprouvée de « dope aluminium ». Avant de recouvrir de vernis, j'ai utilisé des pastels de Tamiya pour « salir » certaines portions des panneaux et les portes. J'aime bien l'effet. Pour l'intérieur, les « planches » ont été recouvertes de décalque light plywood de HGW. Chaque planche, et il y en a beaucoup, a son propre décalque patiemment découpé individuellement. C'est un peu long et laborieux pour un endroit qui sera peu visible, mais je me pratique à poser ce décalque particulier que je veux utiliser sur un Roland dans un futur imprévisible. L'expérience ne s'achète pas et l'expérience acquise maintenant sera fort utile plus tard. Un truc que j'ai découvert et que j'ai expérimenté est le léger recouvrement de décalques voisins. La double épaisseur de décalque donne une couleur plus foncée (j'emploie des décalques avec un film transparent) que j'utilise pour marquer les creux entre les planches. Comme c'est long, j'ai peint la partie non visible au final plutôt que de recouvrir de décalque (en haut à droite sur la photo). Toujours parce que c'est long, je n'ai eu le temps que de faire l'intérieur d'une des 2  « joues ».



Bon, voilà, on fait ce que l'on peut dans ce temps-ci.

Jean-Guy P.

C'est sidérant ce niveau de détail et de rendu. Vraiment magnifique et inspirant.

J'ai bien hâte de voir le résultat final.

JV

SEMAINE 26 - Roues et consolidation

En écrivant le numéro de la semaine, je viens de réaliser que ça fait 6 mois que j'ai débuté cette maquette. Ça surprend toujours de voir à quel point le temps passe vite. J'ai passé un bon bout de cette vingt-sixième semaine à consolider des travaux déjà entrepris. J'ai terminé l'intérieur de la deuxième « joue » à l'identique de la première. Ensuite, j'ai fait les corrections de peinture sur le dessous de l'aile inférieure, puis j'ai appliqué des touches de pastels Tamiya en insistant sur les parties en vis-à-vis des roues. Finalement, j'ai recouvert d'une mince couche de vernis satiné. Des projections de terre et de boue seront faites plus tard.



Les roues ont été la nouveauté de la semaine. La portion centrale est « dope aluminium » alors que les pneus sont un mélange de gris et de jaune; le noir de carbone n'était pas encore utilisé comme aujourd'hui. De plus, je me suis inspiré de l'autochrome de l'avion réel. J'ai ajouté quelques taches avec des pastels et avec un lavis dont un bel anneau de saleté autour de la portion centrale. Là aussi, la terre et la boue vont attendre. J'ai monté les roues à sec, sans colle, sur le train d'atterrissage, question de pimenter un peu la photo de la semaine.

Jean-Guy P.